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Jordi Alcaraz
Espagne, 1963

Le discours de Jordi Alcaraz prend racine dans la tradition classique de la peinture et de la sculpture pour aboutir à une réflexion sur le volume, le langage et le temps, à travers l’utilisation de matériaux tels que l’eau, le verre, les miroirs, les reflets ou les livres qui intègrent cette idée.

Son langage artistique est marqué par la transgression visuelle, le jeu des regards multiples et l’association de transparences et de perforations qui laissent entrevoir des espaces cachés, presque magiques. Ainsi, à travers ses œuvres, Jordi Alcaraz établit une relation inédite, surprenante et métaphorique avec le monde.

Sculptures, peintures et dessins sont réalisés avec son traitement si particulier des matériaux et ses jeux poétiques de mots et de titres inattendus. Il crée des compositions où des sacs de pigments semblent s’enfoncer dans des surfaces de verre, évoquant poétiquement l’origine de la peinture. Des sculptures en bois percent la vitrine en méthacrylate qui les contient, passant de l’obscurité de la nuit à la lumière du jour. Les couleurs s’échappent de leurs pots à travers des trous imaginaires. Il réalise également des portraits impossibles.

Obnubilé par le métier d’artiste, Alcaraz explore dans ses œuvres les gestes fondamentaux du dessin, de la sculpture et de la peinture. Il se concentre davantage sur l’acte de création que sur l’œuvre en tant que finalité. Ses créations récentes placent l’absence au premier plan, davantage que la présence. Ce qui compte, c’est la sensation de dessiner : le moment qui précède l’acte, l’impression une fois terminé, mais non l’œuvre elle-même, ni le dessin résultant. Il n’y a ni image, ni référence à une idée. L’artiste dessine, mais le dessin ne reste pas. Ce que nous voyons, c’est l’espace vide laissé par son geste, la trace des matériaux utilisés, mais l’absence de toute autre chose est presque totale.

Jordi Alcaraz fracture les matériaux de différentes manières, rendant son travail moins évocateur et plus percutant. Il superpose des couches de matériaux comme des boucliers protecteurs, construisant ainsi divers niveaux de sens de plus en plus complexes.

Son parcours artistique commence dans le domaine de la sculpture et de la gravure. Il expose régulièrement dans des galeries à Madrid, Barcelone, Cologne, New York, Los Angeles, Berlin, Trieste et Zurich. Il a également présenté son travail dans des institutions telles que la Sala Tecla, la Fondation Telefónica, le Los Angeles Art Museum, le Musée Réattu à Arles ou encore la Fondation Boghossian à Bruxelles.

Ses œuvres font partie de collections comme le Biedermann Museum à Donaueschingen, Allemagne ; la Collection Fontanal Cisneros à Miami ; la Williams Collection dans le Massachusetts ; Olor Visual à Barcelone ; ou encore la Fondation Banco Sabadell.

Jordi Alcaraz. Pentagramas. NF/NIEVES FERNANDEZ, Madrid. 2024

Jordi Alcaraz
Dues lletres
2024
Livre, résine et méthacrylate
46 x 59 cm

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Autres œuvres