luna.fr.pr
Laura Gibellini
Espagne, 1978
La pratique artistique de Laura F. Gibellini est de nature processuelle et diagrammatique, et se formalise principalement à travers le dessin, des installations site-specific, la vidéo, la création d’objets ou l’écriture. La notion de dessin élargi, ainsi que l’abandon de la représentation frontale, limitée et bidimensionnelle du dessin traditionnel au profit de projets immersifs et de caractère « environnemental », constituent la base de son travail.
Celui-ci commence par une réflexion sur la notion de lieu et la manière dont nous nous relions au monde, pour ensuite s’interroger sur les conventions que nous utilisons pour le représenter et dans quel but – ce qui l’amène de l’intimité de la sphère domestique au territoire et à l’environnement.
Son travail le plus récent explore les éléments qui se trouvent aux limites du visible, aux frontières du représentable et, par conséquent, aux frontières de ce qui peut être pensé. Elle s’intéresse en particulier à ce qui ne possède pas de forme stable mais qui est fondamental pour la vie (comme l’air, l’eau, la lumière, les conditions météorologiques ou atmosphériques de certains lieux ou l’énergie vitale d’un geste d’enfant) et considère comment les difficultés de la représentation affectent notre compréhension du monde, car ce qui reste irreprésentable ne peut être reconnu, et donc pensé. Le travail de Gibellini explore les failles de la représentation et les possibilités de penser l’impensable.
Elle a été artiste en résidence dans des lieux tels que l’Académie d’Espagne à Rome, le Banff Centre for Arts & Creativity (Alberta, Canada), l’International Studio Curatorial Program (ISCP) de New York ou la Künstlerhaus Glogauer à Berlin. Son travail a été exposé dans des institutions comme la Fundación Cerezales Antonino y Cinia, Cerezales del Condado ; la Fundación Enaire, Santander ; le Ministère des Affaires Étrangères, Madrid ; The Bronx Art Space, NYC ; Collar Works, NYC ; la Fundación María José Jové, A Coruña ; HilbertRaum (Berlin) ; Matadero, Madrid ; Centre de Cultura Contemporània (CCCB), Barcelone ; Carpe Diem Arte e Pesquisa, Lisbonne ; La Capella de Sant Roc, Tarragone ; le Museo de Los Sures, New York ; l’Accademia di Belle Arti, Rome ; AC Institute, New York ; Boston Center for the Arts, Boston ; The Gabarron Foundation, New York ; MASS MoCA, North Adams ; le Centre d’Art Santa Mònica, Barcelone ; UCCA, Pékin ; Artist Space, New York ; Center for Contemporary Arts, Santa Fe ; le Centre de Arte Joven, Madrid et La Casa Encendida, Madrid, entre autres. Son travail fait partie de collections privées et publiques telles que DKV, la Fundación Gregorio Prieto ou la collection de l’AECID Ministère des Affaires Étrangères, entre autres.
En 2013, elle a achevé son premier projet d’art public permanent pour trois stations du métro de New York, commandé par le MTA Arts for Transit & Urban Design. En 2022, elle a réalisé la cinquième édition du projet « Derivada » à la demande de la Fundación Banco Santander. Son projet Drawing Mountains a reçu une bourse de production de la Communauté de Madrid en 2020, tout comme sa dernière recherche plastique, Mayaútica, en 2024.
Luna de Brillo est un dessin réalisé sur papier carbone, dans lequel je transcris le titre d’une peinture faite par Maya, exactement tel qu’elle l’a écrit sur la toile elle-même. Ce titre donne son nom à l’exposition et au livre qui accompagne le projet dans lequel s’inscrit cette recherche, intitulé Mayautique (un terme inventé par Ricardo Horcajada dans un texte à l’origine du projet).
Du grec μαιευτικός (maieutikós, maieutiké), maïeutique désigne l’art de la sage-femme, et c’était la méthode utilisée par Socrate pour amener ses élèves, par le biais de questions, à découvrir les connaissances déjà présentes en eux. Mayautique est le titre d’un projet artistique de longue haleine, et Maya est le nom de ma fille. C’est aussi le nom de l’une des sept Pléiades, filles d’Atlas. Celui-ci fut condamné par Zeus à porter éternellement le poids du monde sur ses épaules. Ému par la douleur des filles face au destin de leur père, Zeus les transforma en étoiles afin qu’elles puissent rester à ses côtés.
Mayautique est donc une exploration des dessins de ma fille Maya réalisés entre l’âge de deux et cinq ans, mais c’est aussi une recherche sur l’acte de dessiner et sur les mécanismes propres au dessin. Le projet se déploie en différentes séries, chacune explorant diverses facettes du dessin en tant que forme de connaissance : du gribouillage à la relation entre dessin et écriture, sa dimension gestuelle, et sa capacité à exprimer une énergie vitale qui se déploie de manière presque tridimensionnelle.
Luna de Brillo est une exposition et un livre. Luna de Brillo est une étude de la distance – ou de son absence – entre les choses.
Laura F. Gibellini
Luna de brillo
2024
Papier carbone
61 x 45,5 cm
650 € (TVA incluse)
Laura F. Gibellini
Árbol con manzanas
2024
Papier carbone
61 x 45,5 cm
650 € (TVA incluse)
Appearances of Venus by Captain Cook est une série de trois œuvres qui ouvrent et, en même temps, clôturent l’exposition. Ces pièces sont réalisées sur du papier carbone, les mêmes papiers qui ont été utilisés lors de la création des œuvres constituant le corps central du projet — c’est-à-dire celles présentées dans l’exposition.
Ces papiers ont ensuite été retravaillés, produisant des marques qui évoquent le transit de Vénus tel qu’il fut observé et consigné par le capitaine Cook. Il s’agit donc non seulement de matériaux de travail réutilisés, mais aussi de supports où l’image se construit par soustraction : les dessins deviennent visibles par l’élimination de la marque, révélant ainsi l’absence comme forme de présence.
Ce geste m’intéresse tout particulièrement, car nombre des œuvres de ce projet explorent précisément cette tension : celle de rendre visible ce qui se situe à la lisière du perceptible, ce qui n’est pas évident, mais renvoie directement à l’acte même — qu’il s’agisse de l’action de dessiner ou de l’empreinte que ce geste laisse sur le support.
Laura F. Gibellini
Appearances of Venus by cap. Cook (blue)
2025
Papier carbone bleu
22 x 15 cm c/u (tryptique)
700 € (TVA incluse)
Éclipse 1764 est une œuvre composée de deux verres soufflés et gravés à l’acide, représentant de manière schématique et diagrammatique l’une des premières éclipses totales de Soleil enregistrées. Cette pièce s’inscrit dans une ligne de travail où j’utilise le verre comme médium pour explorer des phénomènes cosmologiques qui, bien qu’ils n’appartiennent pas directement à notre plan terrestre, exercent une influence profonde sur lui.
L’éclipse fonctionne ici comme une métaphore du commencement et de la fin, de l’occultation et de la révélation. Elle me permet également d’établir une analogie entre le mouvement des astres et les gestes de Maya lorsqu’elle dessine : des gestes qui, à l’image des déplacements célestes, laissent des traces, des marques, des trajectoires, et influencent leur environnement.
Nous savons que les éclipses n’agissent pas seulement sur les marées, mais aussi sur le comportement des animaux, de la nature, et par extension, sur nous-mêmes. En ce sens, nous sommes fondamentalement liés à ces événements : ce sont des phénomènes qui traversent le biologique, le symbolique, le cosmique et l’affectif.
Dans cette œuvre — comme dans d’autres précédentes également réalisées en verre soufflé — je cherche à introduire des éléments qui ne relèvent pas exclusivement du visible ou du quotidien, mais qui sont néanmoins essentiels pour comprendre notre existence et notre place dans l’univers. L’éclipse, avec sa puissance symbolique et son effet réel, offre une manière de penser notre connexion avec ce qui nous dépasse, avec les cycles qui nous traversent même lorsqu’ils ne sont pas toujours perceptibles.
Laura F. Gibellini
Eclipse 1764
2024
Verre soufflé et gravé
80 x 40 cm y 70 x 35 cm
3.500 € (VAT incluse)
Tránsito de Venus 1759 est une œuvre réalisée en verre soufflé et gravé à l’acide, dans laquelle apparaissent deux diagrammes représentant le passage de Vénus observé cette même année, selon les relevés du capitaine James Cook et de l’astronome Charles Green lors de leur expédition autour du monde. L’un des objectifs principaux de ce voyage était de se rendre en Haïti afin d’observer ce phénomène astronomique.
L’étude du transit de Vénus a été cruciale, car elle a permis de calculer avec une plus grande précision les distances entre les planètes, ainsi qu’entre la Terre et le Soleil. Ces données ont été essentielles pour comprendre la constitution du système solaire et progresser dans la connaissance de l’univers.
Ce transit, tout comme le phénomène de l’éclipse, me sert de point de départ pour réfléchir à des événements qui, bien qu’apparemment lointains ou extérieurs à la vie quotidienne, ont un impact profond sur notre manière de nous situer dans le monde. Ces phénomènes astronomiques nous relient à quelque chose qui dépasse notre expérience immédiate, à une dimension cosmique qui transcende l’intime et le familier.
À travers cette œuvre, je cherche à explorer le lien entre l’observation scientifique et l’expérience subjective d’être au monde : comment ces événements célestes nous permettent de penser notre existence non seulement depuis notre singularité, mais à partir d’une perspective plus vaste, dans laquelle nous nous reconnaissons comme faisant partie d’un tout plus grand, un cosmos auquel nous appartenons inévitablement, qui nous affecte et que nous pouvons aussi affecter.
Laura F. Gibellini
Tránsito de Venus 1759
2024
Verre soufflé et gravé
55 x 69 cm
3.000 € (TVA incluse)
Rojo 190521, Azul 190521 et Negro 050621 sont trois œuvres réalisées sur papier carbone et papier japonais, chacune accompagnée d’une impression numérique. Bien qu’indépendantes, ces pièces constituent le point de départ du projet Mayáutica.
Chaque œuvre prend pour origine un gribouillage réalisé par Maya lorsqu’elle était toute petite. À partir de ces marques initiales, j’ai extrait et mis en valeur graphiquement tout ce qui entourait ses tracés, donnant lieu à une nouvelle composition qui met en lumière ce qui est périphérique, ce qui reste habituellement hors champ.
Une fois cette composition définie, elle a été agrandie à l’échelle du corps de Maya au moment du dessin, puis retranscrite manuellement sur papier japonais à l’aide de papier carbone. Le résultat est une image où ce qui devient visible n’est pas la marque elle-même, mais l’espace qui l’entoure — une manière de rendre l’absence visible.
Chaque pièce est accompagnée d’un pantone de couleur, extrait directement des dessins originaux de Maya. Ainsi, le geste enfantin et spontané réapparaît, non seulement dans sa trace indirecte, mais aussi à travers la couleur de la marque d’origine, révélant une empreinte à la fois émotionnelle et visuelle.
Ces œuvres, bien qu’ancrées dans l’intime et issues d’un geste domestique, évoquent également des images cosmiques : nébuleuses, cartes célestes, formations de l’univers. Cette dualité entre l’intime et le cosmique, le proche et le lointain, est centrale dans cette ligne de travail.
C’est précisément cette exploration qui a donné naissance à la série graphique Mayáutica en azul, produite à l’invitation de la Fondation Banco Santander dans le cadre de son programme Derivada. Une des œuvres de cette série, Mayáutica en azul (dessin), est également présentée dans cette exposition.
Dans cet ensemble, ce qui m’intéresse tout particulièrement, c’est la possibilité de lier un geste intime, primitif et innocent, réalisé dans un espace de confiance et de soin, à la représentation de quelque chose d’aussi vaste que le cosmos — comme si un petit trait pouvait contenir une constellation entière.
Laura F. Gibellini
Rojo 190521
2022/2025
Papier carbone rouge sur papier japonais
78 x 54 cm
650 € (TVA incluse)
Laura F. Gibellini
Azul 190521
2025
Papier carbone rouge sur papier japonais
53,5 x 64,5 cm
650 € (TVA incluse)
Laura F. Gibellini
Negro 050621
2022/2025
Papier carbone noir sur papier japonais
78 x 54 cm
650 € (TVA incluse)
Diagrama 4, Contorno 3D est une œuvre née du rendu numérique d’un dessin en deux dimensions, dans le but d’imaginer à quoi il ressemblerait s’il possédait un volume. Cette opération donne lieu à deux objets : une impression numérique et une pièce en charbon compressé, où le matériau même du dessin acquiert une physicalité, devenant un objet tridimensionnel.
Ce passage du plan à l’espace vise à explorer la possibilité pour le dessin de se constituer comme un objet cognitif : non seulement comme un tracé sur une surface bidimensionnelle, mais aussi comme une entité capable d’occuper et d’activer l’espace tridimensionnel.
Dans une veine similaire, La medida entre — également réalisée en charbon compressé et en matériau aggloméré — est une œuvre conçue à partir de la taille de Maya au moment de sa création. Ici encore, le charbon, matériau du dessin, se transforme en un corps, un volume, un objet qui existe dans l’espace.
Laura F. Gibellini
Diagrama 4. Contorno 3D
2022/2025
Charbon comprimé. Impression numérique
15,5 x 15,5 x 5 cm / 17,6 x 25 cm (impression)
900 € (TVA incluse)
Laura F. Gibellini
La medida entre
2022/2025
charbon compressé, matériau aggloméré
104 x 3 cm
600 € (TVA incluse)
Diagrama 1, Contorno 3D suit le même processus : un autre diagramme, un autre dessin, est soumis à une opération de visualisation et de modélisation tridimensionnelle. Le résultat est une sorte d’objet monolithique, cryptique et dense, dont la forme peut sembler difficile à déchiffrer, mais qui renvoie directement au dessin original dont il provient.
Laura F. Gibellini
Diagrama 1. Contorno 3D
2022/2025
Impression numérique
17,6 x 25 cm
La série Post-it est composée d’un ensemble de dessins qui imitent précisément les célèbres notes adhésives du même nom. Il s’agit de pièces réalisées à partir de chiné collé, dans lesquelles ont été fixés des fragments de papier de 3 x 3 pouces, reprenant le format caractéristique des post-its.
Sur ces fragments, à l’aide d’un crayon lithographique, j’ai reproduit des dessins, des gribouillages et des notes que Maya m’a laissés au fil du temps. Je fais souvent référence à ces œuvres comme des « fausses lithographies », car elles imitent à la fois le processus et l’apparence de la gravure lithographique, bien qu’il s’agisse en réalité de dessins réalisés à la main.
Ce jeu entre ce qui semble être et ce qui est réellement m’intéresse particulièrement, car il renvoie à l’idée de reproductibilité de l’image et à la possibilité de répéter — ou de reconstruire — quelque chose qui, à l’origine, est unique.
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Laura F. Gibellini
Post it
2024
Crayon lithographique sur chine collé
22 x 15 cm c/u
300 € (TVA incluse) chaque pièce

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Perro de paseo (Chien de promenade) est une œuvre réalisée en collaboration avec la Real Fábrica de Tapices de Madrid. Elle combine deux techniques textiles rarement utilisées ensemble : la tapisserie traditionnelle et le nœud turc, ce dernier étant couramment employé dans la fabrication de tapis. L’œuvre intègre un dessin de Maya ainsi que l’un de ses premiers écrits — la transcription d’un mot — dans lequel, pour la première fois, l’écriture apparaît comme une forme d’expression.
Cependant, cette apparition de l’écriture ne répond pas encore à une logique textuelle conventionnelle, car les mots sont disposés dans l’espace de manière non séquentielle. Leur constitution se rapproche davantage du langage du dessin. Cela se manifeste dans la disposition des lettres, qui ne suivent pas un ordre linéaire mais occupent l’espace selon des critères visuels ou intuitifs, en accord avec ce que l’enfant perçoit comme approprié à chaque moment du tracé. Ce type de configuration m’intéresse particulièrement, car il évoque les premiers gestes graphiques du développement infantile — ces moments initiaux où l’écriture n’est pas encore soumise à une logique linéaire.
Cette pièce représente également l’une de mes premières explorations autour de la physicalité de la ligne dans le dessin : comment la ligne tracée au crayon peut se transformer en fil, et comment ce fil peut être tissé, construit et donner forme à une matière qui s’éloigne de la surface murale pour se projeter dans l’espace tridimensionnel. C’est donc une réflexion sur la manière dont le dessin peut acquérir un corps, du volume et de la texture — en se déplaçant du graphique vers le sculptural — sans perdre sa qualité gestuelle et expressive.
Laura F. Gibellini
Perro de Paseo
2024
Laine tissée
115 x 85,5 cm
5.500 € (TVA incluse)
YMAA est une œuvre réalisée en tubes de néon représentant les lettres du nom « Maya », bien qu’agencées dans un ordre non séquentiel. Cette séquence correspond à la transcription de la première fois où Maya a écrit son nom, se reconnaissant dans ces quatre caractères. À ce moment-là — comme c’est souvent le cas chez les jeunes enfants — elle n’avait pas encore saisi l’importance de l’ordre des lettres dans la construction d’un message lisible.
Cette notion d’ordre linéaire — l’idée qu’une séquence spécifique de signes produit un sens précis — m’intéresse particulièrement lorsqu’on la met en contraste avec une conception plus large, plus holistique, du dessin. Contrairement à l’écriture, qui fonctionne de manière séquentielle, le dessin permet des connexions multidimensionnelles ; il ne suit pas une logique linéaire, mais ouvre un champ relationnel dans lequel les éléments peuvent se connecter de manière ni explicite, ni nécessairement cohérente d’un point de vue grammatical ou syntaxique.
Avec cette œuvre — et d’autres dans lesquelles l’écriture apparaît également — je cherche à explorer cette tension même : entre ce que signifie écrire et ce que signifie dessiner. Le choix du néon découle d’un intérêt de recherche pour la ligne dans le dessin, et pour son potentiel à dépasser la bidimensionnalité du papier afin d’occuper l’espace tridimensionnel. Le tube de néon, par sa nature même, non seulement occupe un volume, mais émet aussi de la lumière, ce qui intensifie sa présence.
La lumière, en fait, joue un rôle central dans d’autres œuvres du projet, comme Eclipse 1764 et Tránsito de Venus 1759, toutes deux réalisées en verre, où l’éclairage est essentiel pour que les pièces soient pleinement visibles et appréciées. Dans le cas de YMAA, bien que les lettres soient désordonnées, la structure reste linéaire, ce qui évoque une autre pièce, Perro de paseo, dans laquelle les lettres composant les mots sont disposées selon des configurations spatiales non séquentielles.
Ce type d’agencement m’intéresse tout particulièrement car il évoque les premiers gestes graphiques dans le développement de l’enfance, ces moments initiaux où l’écriture n’obéit pas encore à une logique linéaire. Il existe, dans ce processus, une transition du geste libre vers une conception temporelle et ordonnée de l’écriture. Ce passage — du dessin à l’écriture, et du tridimensionnel au linéaire — constitue l’un des axes centraux de ma recherche.
Laura F. Gibellini
YMAA
2024
tube néon
45 x 90 cm
1.200 € (TVA incluse)
Almendrita est une série de grands dessins dans lesquels je retranscris des illustrations réalisées par Maya, inspirées du conte du même nom, Almendrita. Ces dessins, qui représentent différents fragments de l’histoire, sont ensuite réinterprétés à travers l’application des lois de la perspective conique — le système de représentation visuelle propre à la tradition picturale occidentale.
Par ce procédé, je cherche à souligner que le geste contenu dans une marque — en l’occurrence, le dessin — n’est pas simplement plat, mais peut être compris comme un geste tridimensionnel. Autrement dit, l’acte de dessiner peut être envisagé comme un mouvement déployé dans l’espace, et non seulement sur la surface du papier.
Cette conception du geste comme élément spatial est essentielle dans le développement des œuvres qui composent cette recherche. Elle me permet d’établir une analogie entre les mouvements et gestes de Maya lorsqu’elle dessine et les déplacements des corps célestes dans l’univers. Ce qui m’intéresse ici, c’est de relier l’énergie vitale présente dans les dessins de Maya à l’énergie cosmique, telle qu’elle s’exprime dans des phénomènes astronomiques comme les éclipses et les transits. Ces événements — où le Soleil est temporairement occulté par la Lune ou par Vénus — sont fondamentaux pour la compréhension de notre planète et du système solaire : ils permettent de mesurer les distances entre les planètes, de calculer des dimensions, voire de mieux comprendre la structure des galaxies.
Dans une perspective métaphorique, je propose ainsi un lien entre un geste en apparence anodin, comme un trait enfantin, et un autre geste tout aussi subtil, comme le transit de Vénus ou une éclipse. Tous deux, qu’ils soient discrets ou spectaculaires, possèdent une profondeur et une signification qui dépassent leur simple manifestation immédiate.
Laura F. Gibellini
Almendrita
2024
Crayon sur papier coréen
22 x 15 cm c/u
650 € (TVA incluse) chaque pièce

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Laura F. Gibellini
Mayáutica en Azul (dibujo)
2022
Papier carbone et encre sur papier japonais
65 x 53 cm
La série YMAA est composée de cinq dessins issus de gribouillages et des premières lettres tracées par Maya. Bien que ces lettres ne suivent pas l’orientation conventionnelle — par exemple, elle écrit le « M » de manière horizontale —, elles le font de façon cohérente et structurée selon leur propre logique.
Mon intérêt se porte sur l’application des lois de la perspective conique à ces formes, dans le but d’en émuler la tridimensionnalité. Il s’agit ainsi de représenter le geste graphique non pas comme un simple tracé plan ou bidimensionnel, mais comme une action qui se déploie dans l’espace tridimensionnel.
Dans chacune des pièces, je relie les gribouillages aux lettres, établissant des connexions entre ces deux types de gestes. Leur relation est déterminée par le moment de leur réalisation : dans de nombreux cas, le gribouillage précède l’apparition de la lettre, marquant une transition entre l’expressif et le linguistique.
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Laura F. Gibellini
Mayáutica YMAA 1
2023
Papier carbone sur papier japonais
65 x 54 cm
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Laura F. Gibellini
Casa
2024
Papier calque et cire sur papier de riz
68,5 x 91 cm
Laura F. Gibellini
Cosmos
2024
Papier calque et cire sur papier de riz
68,5 x 91 cm
Laura F. Gibellini
Serie en papel arcoiris Mayáutica 190122
2022
Papier carbone sur papier
21 x 29,7 cm
Laura F. Gibellini
Serie en papel arcoiris Mayáutica 041121
2022
Papier carbone sur papier
21 x 29,7 cm
Laura F. Gibellini
Serie en papel arcoiris Mayáutica 4
2022
Papier carbone sur papier
21 x 29,7 cm
Laura F. Gibellini
Notas 29
2023
Papier carbone
27 x 21 cm
Laura F. Gibellini
Notas 13
2023
Papier carbone
27 x 21 cm
Laura F. Gibellini
Exposiciones individuales
2024/2025
XV Certamen Fundación Unicaja de Artes Plásticas. Itinerante, España.
2021
INTERLUDIO 2: NUNCA NADA PARECIDO, Angela Cuadra y Laura F. Gibellini. NF/ NIEVES FERNÁNDEZ, Madrid
2019
DRAWING MOUNTAINS., espositivo, Madrid
2017
The Banff Centre for Arts & Creativity, Alberta
MEDITACIONES ATMOSFÉRICAS. ANTES DEL PRESENTE (603-7465 U). Slowtrack, Madrid
2016
ESCAPES: ANOTACIONES ATMOSFÉRICAS. Saint Roc’s Chapel, Tarragona
2015
Pantalla CCCB. Un mes un artista. CCCB / Centro de Cultura Contemporánea, Barcelona
NOTES ON A WORKING SPACE. Museo de Los Sures, Nueva York
Carpe Díem. Arte e Pesquisa, Lisboa
2014
DE RERUM NATURA. Slowtrack, Madrid
2013
STUDY FOR (A) LANDSCAPE. Enclave Pronillo, Santander
2011
VARIATIONS ON A LANDSCAPE. asm28 gallery, Madrid
SALON. International Studio Curatorial Program (ISCP), Nueva York
2008
341 WEST 24TH STREET. AC Institute, Nueva York
DISCULPEN LAS MOLESTIAS (ARTISTA TRABAJANDO). Círculo de Bellas Artes, Madrid
MUNDOS PORTÁTILES. Festival Off, PHotoEspaña, Madrid
CELDA Nº 18. AFTER SOLARIS. Okuparte, Huesca
2007
CAHIERS D´ARTISTE. WOHNZIMMER. Künstlerhaus Glogauer, Berlín
EN TIERRA DE NADIE. Centro de Arte Joven, Madrid
2005
¿DÓNDE VIVEN LOS QUE VIVEN EN LA TIERRA?. Vacío 9, Madrid
2004
AND I WAS FRANCIS MATTHEWS. Antonio de Barnola, Barcelona
Exposiciones colectivas
2024
NO PLACE World Tour, México. Galería Arróniz, Ciudad de México
2023
Indexar el paisaje. Fundación Cerezales (agosto 2023)
Roma, siempre Roma. Infinitas Romas. Mujeres de la Academia de España en Roma en las Artes Visuales. Fundación Enire, Santander (julio 2023)
Roma, Siempre Roma. Ministerio de Asuntos Exteriores, Madrid
2022
Painting at Night. Collar Works, Nueva York
Synthetic Zero, the Bronx Art Space, NYC
2021
REACTIVANDO VIDEOGRAFÍAS (Proyecto online). Red de Centros Culturales de España y Real Academia de España en Roma
2019
PREMIO INTERNACIONAL DE ARTE. Fundación Maria Jose Jové, A Coruña
2018
Processi 144_M, entrelazarse con Roma. Matadero, Madrid
OBRA ABIERTA. Fundación Caja de Extremadura, Plasencia y Mérida
2017
PROCESSI 144. Real Academia de España en Roma
HIGH NOON. Academia di Belle Arti, Roma
OPEN STUDIO. The Banff Centre for Arts and Creativity, Alberta
OPEN STUDIO. Real Academia de España en Roma
2016
A ROOM OF ONE’S OWN. AN EXHIBITION. Clemente Soto Vélez Cultural & Educational Center, Nueva York
2014
Espacio Liso. 1er Escalón, Murcia
BIAM 2014, Amposta
13 MOSTRA INTERNACIONAL GAS NATURAL FENOSA, A Coruña
A Place of Which we Know no Certainty. ISCP, Nueva York
Ocupaciones, Arte Lateral. Festival Miradas de Mujeres, Madrid
2013
DRAWING CONNECTIONS. Boston Center for the Arts, Boston
Traduction-Tradition-Trahison. Le Cube, Rabat
2012
SYNTHETIC ZERO. Bronx Art Space, Nueva York
TWO HEMISPHERES. The Gabarron Foundation | Carriage House Center for the Arts, Nueva York
Aproximaciones a una poética del espacio. XII Festival Internacional de Arte Contemporáneo, Instituto Cultural de León
12 MOSTRA INTERNACIONAL GAS NATURAL FENOSA, A Coruña
UNDER THE SUBWAY. Local Project Art Space, Nueva York
NIGHT OF FESTIVALS 2012, Nottingham
THE FOOL’S JOURNEY. Curious Matter, Jersey City
WORKS ON PAPER. McNeese State University, Lake Charles
2011
YANS and RETO. Anthology Film Archives, Nueva York
VIDEO GUERRILHA, São Paulo
TRANSLOCACIONES/SABERES HÍBRIDOS, Mérida
THE CHICAGO BILLBOARD ART PROJECT. I 90, Chicago
Expanding Drawing. Espacio Atlántico 2011, Vigo
REGION O, The Latino Video Art Festival of New York. King Juan Carlos I of Spain Center at NYU, Nueva York
IMAGE SHARE NIGHT. NURTUREart, Brooklyn
An Exchange with Sol LeWitt, colaboración en el proyecto de Regine Basha. Mass MoCA y Cabinet, North Adams
2010
BAC. FESTIVAL 11. Centro de Arte Santa Mónica, Barcelona
Gateway: An Artistic Response to the Immigration Crisis. Art For Change, Nueva York
Hacia Afuera, Public Arts and Music Festival. El Barrio, Nueva York
EL ÚLTIMO LIBRO, colaboración en el proyecto de Luís Camnitzer. Zentral Bibliothek, Zurich
2009
VIDEO ART FROM SPAIN: HYBRID GENERATIONS: 2000-2009. Ullens Center for Contemporary Art (UCCA), Pekín
VIDEOAKT. LOOP Video Festival, Barcelona
ONE WOMAN. Marmara University, Estambul
ARCO’09, Madrid. Premios de Creación Artística
2008
NIGHT OF THOUSAND DRAWINGS. Artist Space, Nueva York
I BIENAL DE ARTE PÚBLICO. Navacerrada, Madrid
YOU KNOW HOW I FEEL. Center for Contemporary Arts, Santa Fe
VIDEOAKT. Künstlerhaus Glogauer, Berlín
XIX EDICIÓN DE CIRCUITOS: PARTIR PARA REGRESAR, Centro de Arte Joven, Madrid
Linguistic of the image. Spanish Video Art. CIGE, Pekín
VIDET’08, Vilafranca del Penedés
2007
RELÁMPAGO. DIBUJO CONTEMPORÁNEO Y DERIVADOS. KBB, Barcelona
TAKING ACTION. Courier International Video Organization, Estambul
CANAL ABIERTO 2007, Canal de Isabel II, Madrid
Arte Público
2016
MAKHONJWA MOUNTAINS (Mural). Saint Mary Grand, Nueva York
2013
DOM (Variations). Instalación permanente. Ubicada en las estaciones Seneca Avenue, Forest Avenue y Fresh Pond Road Avenue Stations de la línea M del metro. Comisionada por MTA Arts For Transit & Urban Design, Nueva York
Premios y Becas
2022
Premio Colección DKV. Adquisición Feria Estampa, Madrid
Programa Derivada Fundación Banco Santander
2020
Ayudas a la Creación en Artes Visuales. Consejería de Cultura y Turismo de la Comunidad de Madrid
2017
BAIR, Extended Artist Residency. The Banff Centre for Arts And Creativity. Alberta
2016
Real Academia de España en Roma
2011
ISCP (International Studio Curatorial Program), Nueva York
2010
Subvención Artes Plásticas. Vicepresidencia, Consejería de Cultura y Deporte y Portavocía de Gobierno de la Comunidad de Madrid
2009
Ayudas a la Promoción del Arte Español y Apoyo a las Nuevas Tendencias en las Artes. Ministerio de Cultura
2008
Premio de Creación Artística de la Comunidad de Madrid. Consejería de Cultura y Turismo de la Comunidad de Madrid
2007
Artista en residencia. Glogauer, Berlín
Publicaciones
Luna de Brillo. Hudson: Publication Studio Hudson y NF/ Nieves Fernández, 2025. Con un texto de Inés Muñozcano
Una investigación gráfica a partir de garabatos y grafías infantiles. En Margarita Gozález y Ricardo Horcajada (eds), Un modo de pensar desde el dibujo: propuestas gráficas para entender la contemporaneidad». Madrid: Dykinson SL, 2025. ISBN Pendiente
Moviendo el cuerpo entre garabatos y letras: Mayaútica YMAA, un proyecto de investigación gráfica. En Un Recorrido por las Artes, la Cultura Visual y la Inteligencia Artificial en la Era Digital (262-280). Madrid: Dykinson SL. 2024. ISBN 978-84-1170-920-0.
Unas primeras aproximaciones a la práctica artística desde una consideración ecológica del conocimiento. En Tonia Requejo y Verónica Perales (eds.), Arte ecosocial. Otras maneras de pensar, hacer y sentir (65-80). Madrid: Plaza y Valdés Editores, 2022. ISBN/13: 978-84-17121-50-1
MAYAUTICS. Drawing: Research, Theory & Practice. 7(21), p. 125-137. Intellect. ISSN: 2057-0384. 2022. Con Ricardo Horcajada https://doi.org/10.1386/drtp_00083_1
Drawing a Mountain, Hudson: Publication Studio, 2020. ISBN: 781624621819. Otros autores: Lola Martínez, Antonia Santolaya, Irene Cantero, Elena Rosauro, Luis Ortega, Alfredo Puente, Oriol Fontdevila, Dioni Serrano
LIBAR 3. Libro de artista, Granada: Sonámbulos & Universidad de Granada, 2019, ISBN: 978-84-120149-3-8
Meditaciones Atmosféricas. Antes del Presente Presente (338U-710U), Madrid: Slowtrack y NocaPaper, 2016. ISBN 978-84-945425-4-1. Atmospheric Meditations. Before Present (338U-710U). Hudson: Publication Studio Hudson, 2017. ISBN 978-1-62462-149-9. Con un texto de Beatriz Alonso.
Construyendo un Lugar/ Constructing a Place, Madrid: Universidad Complutense, 2011. ISBN: 978-84-694-7281-1. Otros autores; Tonia Raquejo, Miguel A. Hernández-Navarro, María Iñigo Clavo, Jana Leo, Luis Ortega, Menene Gras Balaguer, Mary Di Lucia.